Un sondage publié par le Bureau d'études, de recherche et consulting international (Berci) et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), mercredi 20 octobre 2021, révèle que la population congolaise est largement démobilisée avant les scrutins de 2023. Seuls 40 % des personnes interrogées par les enquêteurs affirment qu’elles iraient voter si les élections étaient organisées demain, contre 67 % en mars 2021, soit une baisse de 27 %.
Mais 44 % des répondants sont plutôt confiants et estiment que ces scrutins se tiendront bien dans les délais, contre 37 % qui pensent le contraire.
Des retards dans l’organisation des élections de 2023 ne sont toutefois pas à exclure. Plusieurs contraintes pouvant
conduire le pays dans cette situation sont pointées : la mise en place tardive de la Ceni pour 19,82 % des sondés, le financement des élections (18,24 %), la révision du fichier électoral (10 %) et le manque de volonté politique (5,24 %).
Le manque de consensus dans la désignation du président de la CENI dont le nom a finalement été entériné samedi dernier à l'Assemblée nationale constituait pour beaucoup de répondants le grand blocage du processus actuel.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) estiment que Denis Kadima, candidat désigné par les six autres
confessions religieuses et entériné récemment par le parlement , souffre d’un déficit de neutralité puisqu’il serait proche du président de la République. Cette position est partagée par 53 % des sondés, contre 38,7 %.
D’autre part, certains partis représentés au Parlement refusent de désigner leur représentant au sein de la future commission électorale. Dans leurs communiqués respectifs, ces organisations politiques exigent un large consensus avant toute mise en place des animateurs de la CENI. La majorité des répondants trouvent raisonnable que la
coalition Lamuka, aile de Fayulu (à 58,63 %), et Ensemble pour la République (59,91 %) de Katumbi prennent cette position. Mais ils sont 54 % à juger pas raisonnable que le
FCC, qui était hier au pouvoir, défende aujourd’hui la même ligne.