La Commission africaine pour la supervision des élections (CASE) se dit, dans une déclaration de suivi du processus électoral publiée le lundi 13 Mars, saisie par quelques personnalités politiques de la Majorité (Union sacrée). En fait, c'est concernant l’octroi illicite et clandestin des kits électoraux à certains de leurs collègues (députés et sénateurs notamment) dans le but de s’en servir hors circuit officiel, dans le cadre de l’opération d’identification et enrôlement des électeurs.
En effet, La CASE invite le procureur général près la Cour de cassation à initier des enquêtes et de juger les autorités de la CENI.
En fait, des sources parvenues à la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE) renseignent que des kits électoraux servant à l’identification et enrôlement des électeurs sont mis à la disposition de certains dignitaires de l’Union sacrée par les responsables de la (CENI) moyennant des pots-de-vin de grande estimation (valeur) financière.
“Cette pratique honteuse, si elle est judiciairement étayée de preuves matérielles, est susceptible, non seulement de gâcher l’ensemble de l’opération par son annulation pure et simple sur toute l’étendue du territoire national, mais aussi, pourrait-elle exposer tous les 15 membres de la CENI à des poursuites judiciaires immédiates, leur condamnation et leur remplacement”, a déclaré Simaro Ngongo Mbayo, président de la CASE.
Par ailleurs, l’organisation dénonce cette pratique jamais enregistrée dans les processus électoraux à travers le monde et invite instamment Monsieur le procureur général près la Cour de cassation à se saisir d’office des cas déjà dénoncés au Kasaï, dans le Kwilu et dans la ville de Kinshasa afin que toute la chaîne des coupables soit décelée, démantelée et placée sous mandat d’arrêt provisoire dans le cadre des enquêtes voulues crédibles, professionnelles et au service de l’État de droit.
En outre, elle invite les membres de la CENI à se préparer quant à ce, au regard du cataclysme électoral qu’ils ne cessent d’imposer à la nation et contre lequel ils n’ont entrepris aucune mesure corrective responsable.
Concernant la doléance du peuple qui appelle à dénoncer, la CASE encourage et félicite le peuple Congolais, les leaders des partis politiques, la presse et les acteurs de la société civile pour leur vigilance et salue leur courage dans la dénonciation, filmage et prise de photos de tous les faits et gestes cadrant avec le processus électoral afin d’en documenter les forces et faiblesses.
Il sied de rappeler que dans une conférence de presse faite le 27 Février 2023, le professeur Tryphon Kin-Kiey Mulumba, président du parti pour l’action (P.A), avait dénoncé la détention, par des équipes d’un membre du gouvernement, d’un arsenal électoral en vue d’une fraude électorale massive.
“ Nous avons appris qu’à la nuit tombée, une dizaine de kits électoraux étaient continuellement déplacés d’un lieu dit centre de Kamu, à Masamuna, pour s’installer dans l’une des résidences de ce ministre, le long de la nationale n°1, non loin de là. Là, dans une pièce, des individus offraient à boire à certains requérants considérés comme des naïfs avant de les inscrire sur les listes électorales ”. Les cartes émises leur étaient confisquées contre des duplicatas.
Le plan était de transformer, le jour des scrutins, ces centres d’inscription fictifs en centres et bureaux de vote.