L'opposition congolaise accuse la CENI de préparer la fraude électorale en faveur du président Félix Tshisekedi. Elle rejete à travers une déclaration commune signée le jeudi 27 avril, les « journées portes ouvertes » organisées par l’équipe Kadima en faveur des parties prenantes du 25 avril au 4 mai 2023.
Dans cette déclaration, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Matata Ponyo et Delly Sessanga ont affirmé que les membres actuels de la CENI n’ont pas le droit de brader " avec autant de légèreté " le processus électoral qui, pour les Congolais, reste la seule voie constitutionnelle pour doter le pays des institutions et des dirigeants légitimes, et lui donner une chance de se développer.
" La CENI, soit elle fait exprès et tente de jeter de la confusion dans l’opinion quant à la compréhension de ce que veut dire parties prenantes d’un processus électoral, soit elle persiste dans sa volonté ainsi que son engagement à orchestrer et exécuter le plan de fraude électorale en faveur de Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi ", ont-ils déclaré.
Pour ces leaders, la CENI ne peut en aucun cas être transformée en une foire où des visiteurs seraient attendus pour admirer les prouesses de ses membres dans « les préparatifs d’organisation évidente d’un chaos électoral ».
Et de poursuivre qu' " elle ne peut pas non plus devenir un musée où les œuvres sont protégées par un vitre tellement épais que les visiteurs ne peuvent y avoir accès". Pour des raisons de transparence, la centrale électorale doit fournir, sans détours, à l’opinion et à toutes les parties prenantes des éclaircissements sur les points majeurs suivants :
- Le nombre réel des kits électoraux commandés, en précisant, avec la cartographie en appui, combien ont-ils effectivement été placés dans les centres d’inscription;
- Le contenu exact du cahier des charges de l’appel d’offre sur base duquel la société Sud-Coréenne, Miru Systems, a gagné le marché ;
- Le nom et les modalités du choix de l’imprimerie qui a produit les cartes d’électeur avec les détails nécessaires autour de la commande;
- La publication de la cartographie finale des centres d’inscription par aire opérationnelle et par province, après la clôture des opérations d’identification et d’enrôlement;
- Le rapport dressé par la CENI sur chaque aire opérationnelle après la clôture des opérations d’identification et enrôlement des électeurs, lequel doit être publié en vue de permettre aux parties prenantes et aux observateurs d’être bien fixés;
- La décomposition des chiffres bruts de 46.857.697 d’enrôlés par circonscription et par province à afficher sur le site internet de la CENI et dans chaque centre d’enrôlement;
- L’indication claire des circonscriptions où l’enrôlement n’a pas eu lieu et celles où les opérations ne se sont pas bien passées;
- La production des rapports de tous les cas frauduleux constatés tout au long de l’opération d’identification et enrôlement des électeurs tel que les accidents aux environs de Tshikapa et à Kasumbalesa, la détention des kits électoraux par des simples citoyens, la détention de plusieurs cartes par des individus ainsi que l’enrôlement des mineurs et autres cas.
Par ailleurs, les quatre leaders de l’opposition ont attiré l’attention du PNUD, de l’OIF, de tout organisme ou de toute représentation diplomatique à veiller à ne point faire l’objet d’instrumentalisation indirecte pour toute démarche ou déclaration tendant à crédibiliser le travail " manifestement non professionnel " de la CENI qui prépare le chaos par un plan de fraude électorale.
Ils ont réaffirmé leur détermination inébranlable à faire échec à toute forfaiture électorale, quels que soient les subterfuges que la CENI et le régime Tshisekedi peuvent utiliser.
Ainsi, Fayulu, Katumbi, Matata et Sessanga appellent les Congolais à demeurer vigilants pour empêcher la fraude électorale par la confiscation de leur droit légitime reconnu à chaque peuple du monde à se choisir librement ses dirigeants par des élections transparentes, inclusives, démocratiques et apaisées.
" Pour avoir de bonnes élections, il faut au préalable un bon fichier ", insistent-ils. L'occasion faisant le larron, ils rappelent la population kinoise en particulier à répondre massivement à leur appel pour une grande marche le 13 mai prochain afin de dénoncer l’insécurité grandissante dans le pays, la vie chère et la misère du peuple ainsi que le processus électoral chaotique.