Le président de la république Félix-Antoine Tshisekedi a mis fin ce mardi 22 juillet à l'Etat d'urgence décrété au mois de mars suite à la crise sanitaire liée au Coronavirus. Restaurants, bars et terrasses ont réouvert après quatre mois de fermeture. Les transports en commun également peuvent transporter les passagers comme avant la crise.
Un taxi transporte de nouveau quatre personnes contre trois pendant l'Etat d'urgence. Les bus "Esprit de vie" en prennent 32 au lieu de 16 et tous les autres bus. Au Rond-point Victoire dans la commune de Kalamu, il est 11 heures. Un homme charge des taxis en direction des communes de Limete et Lemba, à chaque fois quatre personnes y montaient à bord.
Plus loin devant la Maison de la Bible, tous les bus et mini-bus qui chargent en direction des communes du district de la Tshangu affichent les places complètes.
A l'UPN à 7 heures déjà l'arrêt de bus était rempli de monde. Quand un bus ou un taxi s'y présentait, les gens couraient pour y monter à bord. Les percepteurs d'argent laissent les gens occuper toutes les places dans le véhicule, ce qu'il ne pouvait faire il y a quelques heures.
Les taxis-motos aussi prennent de nouveau deux personnes à bord au lieu d'une personne. Les prix de certains tronçons ont été revus à la baisse parce que les conducteurs compensaient l'absence d'une autre personne et faisaient payer doublement.
Les avis divergent sur cette reprise des activités à la normale. Les chauffeurs se réjouissent de la levée de l'Etat d'urgence. Ils estiment qu'ils avaient perdu leurs recettes quotidiennes et cette reprise des activités va les soulager: "Nos recettes journalières avaient chuté de moitié et aussi notre prime de fin du mois. Nous étions obligés de prendre la moitié des gens dans nos bus alors qu'il n' y avait pas assez de gens qui allaient travailler. Avec la levée de ces mesures nous espérons que nous pourrions compenser les pertes subies au cours de ces précédents mois", explique un chauffeur du véhicule de la marque Mercedes 207 sur lequel il est écrit : "Dieu combat nos ennemis".
Une femme trouvée à l'arrêt pense également que la levée de l'Etat d'urgence est une bonne décision parce qu'il arrivait que les gens traînent dans les arrêts de bus alors que certains d'entre eux partaient à moitié vides.
Mais cela ne plaît pas à David Lokuli 50 ans. Selon lui la décision dans les transports en commun de transporter moins de passagers devrait être retenue. "Nous étions mis dans de bonnes conditions alors que maintenant nous retournons à nos vielles sales habitudes. Le secteur des transports nécessite une nouvelle réglementation pour nous permettre de bien voyager d'un coin à l'autre", explique-t-il avec désarroi.
Les églises devront attendre jusqu'au 15 août prochain pour accueillir de fidèles. Les écoles et universités ouvriront de nouveau leurs portes au début de mois d'août. Les classes terminales commenceront en premier puis le gouvernement décidera progressivement de la suite. Les frontières également seront réouvertes mi-août et les voyages interurbains reprendront à la même date. Le président a appelé à la prudence et au respect de mesures sanitaires, le port de masques en public reste maintenu et obligatoire.