Le sénateur Augustin Matata Ponyo dénonce ce qu'il qualifie de "prison à ciel ouvert" l'interdiction qui lui aurait été faite de voyager à l'intérieur tout comme à l'extérieur du pays par les autorités judiciaires congolaises. Il s'exprimait lundi 29 novembre en conférence de presse à Kinshasa.
L’ancien Premier ministre congolais qualifie toutes les procédures judiciaires contre lui notamment dans les affaires indemnisation des victimes de la zaïrianisation et Bukanga-Lonzo de machination politique contre sa personne et d'instrumentalisation du procureur général près la Cour constitutionnelle et l'Inspection générale des finances.
« Ayant échoué à obtenir la levée des immunités dans l’affaire Bukanga-Lonzo, un dossier fictif a été ouvert et instruit en toute irrégularité. Le procureur général a reconnu personnellement qu’en principe je devrais rentrer en toute liberté à la résidence parce que mon dossier était vide et que c’est pour tenir compte de la pression politique qu’il était obligé, malgré lui, de me mettre en résidence surveillée. Il l’a dit en présence de mon avocat », a expliqué Augustin Matata.
Par ailleurs, il confirme la thèse d’un acharnement politique à travers l’instruction de ces dossiers.
« Selon certaines informations, le procureur général près la Cour constitutionnelle aurait transmis le dossier au parquet général près de la Cour de cassation pour une instruction nouvelle, confirmant la thèse d’un acharnement politique. Si le parquet général près la Cour de cassation s’était déclaré incompétent, il y a cinq mois, pour traiter le dossier judicaire d’un premier ministre honoraire, comment le serait-il aujourd’hui, alors que la constitution et les lois du pays n’ont pas changé », s’interroge l’élu de la circonscription électrole de Maniema.
Pour rappel, Matata Ponyo et ses co-accusés Patrice Kitebi et Christo Grobler étaient poursuivis pour des détournement de fonds présumés destinés au parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Des faits qui remontent à l’année 2014. Récemment la Cour s'est déclarée incompétente de les juger.