Le journaliste José Deschartes Menga est décédé lundi 8 février 2021 à Kisangani des suites d’une maladie qui a nécessité une période d’hospitalisation relativement longue ces derniers mois. La nouvelle de sa mort a été rendue publique par sa famille.
José Deschartes Menga fut l’un des pionniers de Radio Okapi. Le 25 février 2002, lorsque la radio de l’ONU en RDC lance ses émissions, José Deschartes Menga fait déjà partie de l’équipe. Il remonte alors le fleuve de Kinshasa à Kisangani peu avant la réunification officielle du pays qui était à l’époque écartelé sous l’administration d’un gouvernement à Kinshasa et de trois mouvements rebelles dans l’arrière-pays.
Son reportage sur le fleuve Congo va participer à la réunification de fait de la RDC avant même la formation du célèbre gouvernement dit « 1+4 » composé d’un président de la République et de quatre vice-présidents issus de la rébellion et de l’opposition non-armée.
« La meilleure expérience que je garde est sans doute mes reportages dans les lignes de front en Ituri et dans les deux Kivu », disait-il de son vivant.
José Deschartes Menga avait aussi la réputation bien méritée d’être l’homme des terrains difficiles.
Il aura contribué à implanter Radio Okapi et donc de faire rayonner les ondes de la liberté d’expression dans les zones à très haut risque à l’époque telles que Bunia, Kindu ou encore Dungu où il n’y avait même pas encore des casques bleus.
Comme reporter, il s’est rendu presque partout en RDC. Kisangani où il a le plus évolué dans sa carrière, Kinshasa qu’il adorait, Mbandaka dont il disait partager la culture des habitants, Bandundu, Kananga pour un bref passage, Lubumbashi, Goma, Bukavu, Uvira, Kindu et Bunia au plus fort des conflits interethniques où il a exercé les fonctions de Rédacteur en chef régional jusqu’à son départ de Radio Okapi en juin 2019, après 17 ans de service.
De l’homme de la rue au sommet de l’Etat en passant par les femmes paysannes et les jeunes désœuvrés, il tendait toujours son micro pour laisser s’exprimer tous ceux qui pouvaient contribuer à l’avènement d’un Congo digne et fort qu’il affectionnait tant.