Inventé en 1978 par Wabeladio Payi à Mbanza Ngungu dans la province du Kongo-Central en RDC, le Mandombe est une écriture de type syllabaire. Elle est enseignée dans plusieurs universités et écoles kimbanguistes de la RDC et d'Afrique. Dans une interview accordée mercredi 6 octobre à Lemag.cd, Simon Malueki Matuasilua, chef des travaux à l’Université Simon Kimbangu et secrétaire général du centre de l'écriture Mandombe parle des nouvelles réalisations de cette écriture et le souci de son expansion dans d’autres écoles de la RDC.
Cette écriture est un support de communication qui permet de s’exprimer dans plusieurs autres domaines scientifiques, affirme Simon Malueki. « L’écriture Mandombe est à la fois un moyen de communication mais aussi un paradigme scientifique. En tant que paradigme scientifique, elle est comme support de recherche qui permet d'œuvrer dans plusieurs autres domaines scientifiques », explique Simon Malueki. « Les recherches effectuées à ce jour montrent que l’écriture Mandombe peut avoir de l’incidence dans la mécanique, les mathématiques, la statique, la biochimie, les math-physique etc, mais aussi l’informatique », se réjouit le chercheur qui tient aussitôt à préciser : « L’écriture Mandombe n’est pas une langue. Elle est un support de langues, elle peut permettre d’écrire n’importe quelle langue comme le Lingala, Kikongo, Swahili, Tshiluba surtout elle est bien adaptée aux langues africaines parce que la plupart des langues africaines sont syllabiques ».
L’écriture Mandombe est utilisée dans les cinq continents du monde, prétend Simon Malueki. A Kinshasa, elle est enseignée à l'Université Simon Kimbangu où les cours sont dispensés en premier et deuxième graduat. Mais cette écriture n’est pas vraiment connue dans son pays d’invention. « En RDC, nous sommes dans 22 provinces. Nous avons aussi les ressortissants congolais qu’ils l’ont apprise, en Europe, en Amérique et en Asie. A Kinshasa, elle est enseignée à l’université kimbanguiste mais il y a une chaire qui est organisée à l’Université de Kinshasa, de Lubumbashi ainsi qu’à Kisangani. Notre population ne connaît pas vraiment l’écriture Mandombe. Nous comptons organiser les séances de sensibilisation pour leur dire que nous avons un support de communication avant de leur montrer une deuxième phase de recherche », pense à faire Simon Malueki dans les prochains jours avec le Centre de l'Écriture Négro-Africaine (CENA).
Le Mandombe a maintenant une application mobile dénommée Konde qui permet à plusieurs personnes d’utiliser cette écriture sur leurs téléphones.