Le vice-ministre de la Santé publique, hygiène et prévention a démenti les rumeurs qui font état de trafic d'organes par les kidnappeurs dont un groupe a été récemment condamné par la justice. Il a fait cette déclaration lundi 10 juillet sur la RTNC, lors du briefing hebdomadaire du Gouvernement.
Parlant de transplantation d'organe pouvant justifier un trafic d'organes, Serge Emmanuel Holen, déclare qu' « il est techniquement impossible d'organiser une telle activité en République démocratique du Congo », car selon lui, « le pays n'a pas d'expertise ou encore les plateaux techniques adéquats afin de réussir à effectuer des transplantations. »
" Je voudrais rassurer la population, peut-être que les gens parlent de choses qu'ils ne comprennent pas. Une transplantation d'organe ou un trafic d'organes demande de l’infrastructure. Non seulement il faut avoir l'infrastructure, mais aussi, il faut avoir des gens expérimentés pour prélever les organes et cela exige certaines conditions de conservation et de transport. Ensuite, il faut savoir que ses organes, qui seront prélevés, ont une durée de vie qui est très limitée », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre : « par exemple quand on retire un cœur, il ne peut survivre que 3 à 4h, et quand on retire un foie, il ne peut survivre en dehors du corps que 6 heures, pour un poumon 6 à 8 heures, un rein 1 à 2 jours. Et aussi pour retirer un organe, se sont des chirurgiens et des équipes dûment entraînées, car cela ne prend pas moins de 12h heures. »
Le vice -ministre a aussi évoqué le problème de compatibilité entre le donneur et le receveur. « Ce n'est pas n'importe quel organe qu'on va prendre et qui va marcher sur x ou y personne, même si on le prend chez son frère. Il y a ce qu'on appelle la « compatible HLA » qui est une protéine qui est au niveau de globule blanc et ce test-là n'existe pas à Kinshasa. »
Depuis quelques semaines, il se vit à Kinshasa un climat d'insécurité dû aux enlèvements récurrents signalés par de nombreuses personnes. Des rumeurs sur ces enlèvements font état de prélèvement d'organes sur certaines victimes. Ngala Lomana alias Big Boy, un des kidnappeurs, condamné a la peine de mort a déclaré durant son procès disposer d'informations sur le trafic d'organe par les réseaux de kidnappeurs. Cependant, le ministère de la Santé, le ministère de la Communication ainsi que la Police nationale ont réfuté ces allégations.