Les enlèvements à Kinshasa suscitent l'inquiétude tant de la population que des autorités nationales et provinciales depuis quelques semaines. Sur internet, des Congolais tentent d'attirer l'attention de tous, notamment par des publications sur les réseaux sociaux et des messages viraux via des applications de messagerie instantanée. Deux humoristes, Herman Amisi et Aïda, ont également essayé de mettre en lumière ce phénomène, avec des résultats divergents.
Dans la vidéo d'Herman Amisi, connu sous son pseudo "Daddy", un homme, joué par lui-même, est enlevé après avoir été endormi par un produit vaporisé dans un taxi. Il se réveille dans une salle sombre où ses organes sont en train d'être prélevés. Il ajoute une touche d'humour en déclarant à ses ravisseurs désabusés, qu'il a été enlevé trois jours auparavant et que ses reins lui ont déjà été pris, qu'il n'a plus rien à offrir. Il décourage ses ravisseurs de prendre ses poumons en affirmant que les poumons d'un fumeur ne serviront à rien. Déçus, les ravisseurs le relâchent et on le voit en caleçon dans la rue, arborant une pancarte dans le dos : "Ne m'enlevez pas, je n'ai pas de reins".
Quant à Aïda, elle met en scène un homme ressemblant à l'un des ravisseurs récemment arrêtés par la police et qu'elle accuse de s'être évadé de sa cellule avant de prendre la fuite.
Le sketch d'Herman ne passe pas bien auprès de la majorité des fans sur Twitter :
Cher Amisi, pas du tout drôle, sketch raté 🤦🏼
— Leon KAKESE (@kakese_leon) July 6, 2023
Pas du tout drôle, le moment est mal choisi.
— Jonathan Mazambi (@mazambiofficiel) July 5, 2023
(Et le message de la fin minimise les efforts des 15M des kinois dont certains ont été victimes et ont perdus les leurs).
Il y a le message fort, dans ça .
— Cerise Mtoro 🇨🇩 (@MtoroCerise) July 5, 2023
Ça informe que le kidnapping existe et ça montre le mode opératoire des malfrats.
A partir de cette vidéo les gens peuvent devenir prudents.
Nous pensons que l'idée n'est pas venue ailleurs.
En revanche, le sketch d'Aïda n'a pas choqué ses fans. Il évite le sujet brûlant du prélèvement d'organes dont les ravisseurs sont accusés, et que la Justice congolaise nie, malgré les aveux d'un membre du gang.
Pour mettre fin à ces actes d'insécurité, le gouvernement a décidé de déployer les forces armées congolaises et la police dans certains axes de la ville. Des numéros d'appel d'urgence ont été rendus publics pour contacter la police et signaler des incidents