Depuis plusieurs semaines, le pain est devenu une denrée rare et précieuse pour les habitants de Kinshasa. La production des boulangeries a fortement diminué en raison de la pénurie de farine de blé, conséquence directe de la grève des transporteurs de poids lourds sur l'axe Matadi-Kinshasa, responsable de l'acheminement de cette matière première.
Débutée le 19 septembre dernier, cette grève a entraîné des conséquences néfastes sur l'économie nationale. De nombreuses familles kinoises ont dû modifier leurs habitudes alimentaires, remplaçant le pain par du riz ou des spaghettis pour leurs repas matinaux.
Les vendeuses de pain peinent désormais à s'approvisionner, réduisant leurs commandes et passant de longues heures à attendre une petite quantité de produits. Les boulangers, quant à eux, sont contraints de réduire légèrement la taille des pains pour gérer au mieux leur production.
Face à cette crise, l'une des seules alternatives pour l'évacuation des marchandises du port international de Matadi vers Kinshasa reste le train. Cependant, la voie ferrée Kinshasa-Matadi est en proie à des actes de vandalisme, notamment des vols de rails et de câbles, ce qui complique davantage la situation.
Outre la raréfaction du pain, d'autres produits de première nécessité, tels que le poisson, le riz, la semoule et le maïs, deviennent également de plus en plus rares sur les marchés de Kinshasa. Le prix du sac de ciment gris, par exemple, oscille désormais entre 45 000 et 55 000 FC.
Le gouvernement est ainsi appelé à réfléchir et à trouver des solutions durables pour mettre fin à cette crise. Tant que l'économie de la RDC restera fortement dépendante des importations, le rôle des transporteurs poids lourds sera crucial pour l'approvisionnement du pays. Cependant, les autorités doivent également envisager des solutions pour réguler la circulation sur la route Kinshasa-Matadi, souvent encombrée par ces camions, qui causent accidents et embouteillages.
SIgnalons par ailleurs que , les chauffeurs de camions protestent contre les barrières sur leurs routes, l'interdiction de circuler et des décharger les produits pendant les heures de pointe à Kinshasa ainsi que pour réclamer l'application des engagements pris à l’issue de l'atelier tripartite du secteur du transport routier de novembre 2023.