À 25 ans, Jérémie Kabamba est un entrepreneur kinois, qui s’est frayé un chemin dans l’univers des médias en ligne en République démocratique du Congo (RDC) avec son magazine en ligne « Strong2kinmoov » dont il est le fondateur et directeur général. Au-delà d'être le fondateur du média, Jérémie Kabamba est aussi administrateur des comptes de réseaux sociaux du Strong2KinMoov. Il ne se passait pas plus de 5 minutes sans que son téléphone ne sonne et vibre. Habité par un esprit de créativité comme certains jeunes kinois, Jérémie Kabamba vient encore de lancer Strong Digital Academy, un centre totalement dédié aux amateurs des réseaux sociaux, avec pour objectif de devenir une référence en matière d’apprentissage sur la gestion de la présence sur les réseaux sociaux. Rencontre avec ce jeune patron aux multiples ambitions qui s’est exprimé à cœur ouvert à Le Mag en son lieu de travail en plein centre ville de Kinshasa.
Lors de cet entretien, Jérémie Kabamba est revenu sur la création, le développement et l’épanouissement de son entreprise. C’est dans un modeste bureau qu’il partage avec ses collaborateurs qu’il y a eu l’entretien avec le jeune entrepreneur.
Lemag : Bonjour Jérémie Kabamba, vous êtes le patron du Web magazine congolais Strong2kin Moov, un média consacré exclusivement à la culture urbaine en Afrique centrale et particulièrement au Congo Kinshasa. Pourquoi le média a-t-il été baptisé ainsi ?
JK : Bonjour. Pour être sincère, tout s’est produit naturellement, car depuis 2012, on me surnommait déjà Mr Strong. Et ça n’avait rien à voir avec les médias ou encore la communication. Mais après, quand je me suis permis de me lancer dans l’aventure entrepreneuriale, il m’a fallu une identité urbaine et importante à la fois. Et j’ai dû rajouter juste « 2kin Moov ».
Lemag : Strong2kin Moov, ça signifie quoi concrètement ?
JK : C’est un mélange de 3 langues, anglais, français et lingala. Pour une brève définition, je dirais “La force de Kinshasa qui est autonome, dynamique et en mouvement au cœur de la culture urbaine”.
Lemag : Comment vous est venue l’idée de créer ce Web Magazine et c'était en quelle année ?
JK : C’est toute une anecdote. C’était dans une période où je devais soumettre un sujet à la direction de mon université (Institut Supérieur de Statistique de Kinshasa), et il fallait concevoir une maquette d’un site web dynamique afin de le présenter comme travail de fin de premier cycle académique. Après, je me suis dit qu’il fallait peut-être prêter un peu plus d’attention sur le projet, et le développer sur le long terme. Et aujourd’hui nous arrivons là où nous sommes. Officiellement, Strong2KinMoov a été lancé en janvier 2018. Et à l’époque, il n'existait que sur Facebook.
Lemag : Nous le savons, il est de plus en plus difficile de trouver des sources de financement, surtout pour les jeunes qui veulent se lancer dans l'entrepreneuriat. Comment avez-vous fait pour trouver des fonds nécessaires au lancement de ce projet ? JK : Si je vous dis que c’était facile, alors je vous ai menti. Mais à un certain moment de la vie, la chance m’a souri et je me suis construit un entourage très cultivé qui m’a permis de réfléchir utilement et objectivement. Ce qui m’a permis de rencontrer des gens ayant des connexions dans certains domaines, etc. Et mon passage chez Trace Congo comme Community Manager m’a ouvert des portes en expérience et carnet d’adresses. Lemag : À partir de quel moment vous vous êtes dit que c'était un bon projet et que vous devriez vous y investir totalement ? JK : C’était à partir du moment où j'ai vu que la plupart de nos artistes urbains avaient du mal à mieux se vendre sur le plan communicationnelle et marketing. C'était un marché qu'il fallait exploiter. J’ai vu les choses sur le long terme, en regardant les documentaires de pionniers qui sont devenus aujourd’hui des icônes dans le domaine.
Lemag : Près de 5 ans après son lancement, le bilan est-il positif ou négatif ? JK : Le bilan est plutôt surprenant même, il y a eu tellement de belles expériences inimaginables au courant de ces 5 dernières années. Donc oui, il est positif. Sans prétention, nous avons réussi à imposer notre marque au sein de la nouvelle génération de la musique urbaine congolaise, et derrière tout ça, il y a un travail acharné effectué par une équipe des jeunes passionnés.
Lemag : Strong2kinMoov pèse à peu près un demi-million de followers sur tous les réseaux sociaux et plus de 2 millions de vues sur la vidéothèque YouTube. Quel effet ça vous fait ? JK : C’est juste surprenant et très encourageant, car je n’avais jamais imaginé avoir ce genre de résultat, bien que j’aie un esprit très positif. Cela prouve encore qu’on peut faire mieux si on s’implique de manière assidue dans la création de contenus et le référencement.
Lemag : Pour attirer ce genre de public vous produisez des contenus captivants et diversifiés et cela nécessite des moyens financiers et matériels, Strong2kin Moov fait comment pour s'en sortir ? JK : Ayant suivi quelques notions sur le management en ligne, mon équipe et moi évoluons souvent en faisant l'échange des services, et jusqu’à présent cela marque en attendant que les choses se précisent.
Lemag : À part Strong2kin Moov, il y a d'autres sous branches telles que Strong Music et Strong Académia. À quoi consistent-elles ?
JK : Après l’avoir fait de manière anonyme pour la gestion des campagnes digitales de plusieurs artistes, je me suis dit qu’il fallait essayer de lancer notre propre boîte. Maintenant légalisées officiellement, ces branches sont le début d’une grande aventure. Lemag : Vous avez déjà signé et produit combien d'artistes pour l'instant sous votre casquette de producteur à Strong Music ? JK: Officiellement, nous avons déjà 3 artistes et produit plusieurs projets, mêmes avec des artistes non signés au sein du label tel que Le Petit Fally.