La RDC est un pays laïc à majorité chrétienne, les fêtes de fin d’année, notamment Noël, le jour de la naissance de Jésus, se passent dans la joie. Si les lieux publics ont programmé de activités spéciales à cette occasion, dans les rues, les alimentations ou les différents marchés, l’ambiance de la fête est bien perceptible. Les grandes artères de Kinshasa qui mènent vers les grands marchés sont jonchés d’embouteillages.
Aux arrêts de bus à l’UPN, les taxis qui mènent vers le grand marché central de Kinshasa sont quasi rares et les quelques uns qui y sont garés, doublent ou triplent le prix de la course normale. D'autres chauffeurs, privilégient la méthode très controversée de " demi-terrains". Les mêmes réalités s'observent également du côté de l'arrêt de bus qui va vers Gambela. Certains bus empruntant d'habitude la route Matadi préférent emprunter celle de la Libération via Selembao. De l’avenue Nguma à Kintambo magasin les véhicules sont collés les uns aux autres dans une file qui s'aligne sur plus d’un kilomètre. Du rond-point Moulaert jusqu’aux croisements des avenues Libération et Boulevard 30 Juin, les véhicules passent à pas de tortue. Sur le boulevard du 30 Juin, les travaux entrepris pour la construction de saut-de-mouton n'arrangent rien du tout. Le boulevard est un vrai tunnel d'embouteillage. Les avenues Kasa-Vubu et Poids lourds ne font pas exception.
Les décorations qui s'observent dans la ville n'ont rien à voir avec la mairie. Ici, les choses ne se passent pas comme à Paris ou en encore Le Havre. Ce sont les privés qui ornent leurs devantures le long des rues de Kinshasa. Ainsi, les alimentations, les super marchés, les banques, les hôtels, les boutiques, les galeries commerciales et les maisons de télécommunications sont les plus décorées. Devant la Banque Commerciale du Congo sur le boulevard du 30 juin un message lumineux “Meilleurs vœux 2020” attire les regards de passagers. A Shoprite Bandal les jeux de lumières, les guirlandes et le sapin y sont installés tout comme à Food Market à Macampagne dans la commune de Ngaliema ou encore les alimentations SK et Galaxy à l’UPN. L’immeuble Matrix Tower sur le Boulevard du 30 juin tout vitré brille de mille feux. Les lumières de magasins et bureaux se mêlant aux décorations de Noël sont frappantes et attirantes la nuit. Même constat au premier Shopping mall sur l’avenue Colonel Lukusa.
Une décoration remarquable attire les regards de passagers devant la direction générale de la maison de télécommunications Orange. Le grand marché central de Kinshasa pris d’assaut le marché central est le marché le plus fréquenté de la ville de Kinshasa. En temps normal ce lieu commercial est rempli de monde, en ces périodes de fêtes un afflux remarquable est visible.
Pour les piétons, impossible de se frayer un chemin sur l’avenue Itaga. Les personnes se bousculent pour passer. Le long de Ruakadingi, la situation est pareille. Les marchands des vêtements, chaussures et décorations invitent les clients à leurs étalages et d’autres prennent de force les clients pour les inciter à acheter les articles sur lesquels ils auraient jeté un dévouement. C’est une technique de vente bien connue de ce coin. Tout le monde semble occupé à faire quelque chose même si la prudence est de mise, dans ce milieu où le vol est monnaie courante surtout pendant cette période. Une maman qui a accompagné son fils pour lui acheter de vêtements est prise entre ses goûts vestimentaires et ceux de son enfant de 15 ans. Si lui préfère un pantalon jeans coupé au niveau de genoux dit “Kata fumbwa” et un blouson en cuir, la mère tient à préserver la dignité de son fils. Elle finira par plier devant l'intransigeance de son fils qui en riant lui lançait: “Si tu ne m’avais pas laissé prendre les vêtements de mon choix je n’allais aussi rien mettre d’autre le 25”, s’adressant à sa jeune maman.
Plus loin les mamans discutent sur les prix de vivres frais qui ont flambé. “Maman Clarisse j’aimerai avoir six poulets Wilki et cinq kilos de cotis de porc mais tes prix sont exorbitants”, disait une cliente à la vendeuse. Mais maman Clarisse soucieuse de préserver sa clientèle se rabattait parfois à ce que proposaient ses nombreux clients surtout quand ils en achetaient en grande quantité. “Donne seulement même si je perdrai mes bénéfices, je ne le fais que pour vous mes fidèles clients. Vous savez tous que les prix de vivres ont flambé sur le marché”, servait-elle aux différents clients d’une dextérité remarquable. Les vendeurs de jouets eux s’attaquent directement à leurs cibles principales, les enfants.
Sur l’avenue Kato un vendeur ambulant connu du milieu que l’on appelle “Kunze” par les vendeurs de la place tient en ses mains de voitures et trains électriques. Courageux, Kunze n’hésite pas à mettre dans les mains des enfants accompagnés de leurs parents des télécommandes de ces engins. Certains parents qui n’avaient pas de moyens de se les procurer remettaient gentillement les télécommandes mais d’autres dont les enfants étaient emballés invitaient leurs parents à les acheter pour eux. C’est le cas d’Archimède 9 ans qui a bénéficié d’un train électrique comme cadeau après avoir insisté auprès de son parent. “13.000 fc c’est beaucoup mais finalement c’est leur journée alors on se permet quelques folies financières”, expliquait son père.
Toutes les rues de ce grand marché sont remplies de personnes et impossible d’avancer aussi vite dans cette marée humaine. Tout le monde qui y entre sort avec un colis bien emballé, le marché est en mouvement constant et les vendeurs des emballages courent entre plusieurs clients pour les leur vendre.