La semaine s’annonce sans carburant à Kinshasa. Des centaines de conducteurs, voitures, motos et vendeurs d’essence s’entassent en file indienne dans les rares stations encore ouvertes ce lundi 4 avril 2022 au matin. A la suite des débordements, les pompistes font payer une commission de 1000, voire 2000 francs avant l’achat dans les rares stations qui vendent. REPORTAGE
La station d’essence Total de Kintambo Magasin est déjà remplie de monde vers 6 heures. Pas d'accès pour les autres voitures et motos qui débordent la surface de cet espace. Plus de place non plus pour d’autres véhicules et motos qui sont garés jusqu’à la grande artère qui mène vers l’avenue Colonel Mondjiba, attendant la première occasion pour se faufiler un peu d'espace pour s'approvisionner.
À l'intérieur même de la station, seule une pompe sur quatre livre le carburant. Il faut avoir un jerricane ou des bidons sans oublier une commission de 1000 francs avant d'être servi. Le rationnement est devenu la règle.
L’ambiance est très rude sous les klaxons de voitures et motos le tout dans un grand bruit et une totale incompréhension entre livreur et acheteurs.
Un motard qui a garé sa moto en dehors de la station et qui a réussi à acheter 8 litres d’essence avec un bidon vide d'huile végétale raconte :
“J'étais là avec ma moto et j’ai beau cherché un espace pour acheter directement avec ma moto, mais je n’ai pas trouvé raison pour laquelle j’ai loué un bidon dehors pour acheter. Le livreur m'a demandé 1000 francs pour me servir. Et j'ai donné parce que je n'avais pas de choix.”
Les pompistes très débordés des poches comme des mains n'arrivent pas à s’expliquer au sujet de cette commission.
Le prix du litre d’essence à la pompe n’a pas bougé. Il se vend toujours à 2095 francs, malgré cette panique qui règne sur le lieu. Les chauffeurs de taxi qui sont là promettent déjà de majorer les prix de course.
“Avec la façon dont je souffre pour avoir le carburant, magasin/boulevard 3000 fc directement”, lance désespéré un chauffeur au volant de son taxi jaune, triplant ainsi le tarif du trajet.
Depuis dimanche soir, les stations-services vendent le carburant à comptes-gouttes. Ce lundi matin ce mouvement s’est empiré, des colonnes des Kinois se rendent au travail ou à l'école à pied. Les prix des courses doublent, voire triplent sur tous les trajets.