Zando, grand-marché de Kinshasa. Nous sommes sur l’avenue Luambo Makiadi Franco, ex Bokassa. Les petits commerces débordent sur la route. LeMag a visité le lieu, parmi les plus fréquentés de la ville de Kinshasa.
La saison sèche faisant sentir sa présence, la poussière vous accueille dès que vous accéder à cette célèbre avenue. Le bruit vous agresse les oreilles. Vos yeux, eux, sont envahis par le déplacement décadent des vendeurs, acheteurs et autres passagers qui se fraient le chemin à travers cette foule comme dans un labyrinthe. Le chemin ne peut pas être droit. Impossible. Vendeurs ambulants, porteurs de charges, acheteurs indécis et étalages à des endroits indus et à même le sol, on dirait un bal dansant où l’alcool a eu le dernier mot. Les wewas (taximen-moto), derniers arrivés dans cet univers oppressant ont ajouté au concert tintamarresque, les klaxons de leurs motos.
Devant une brouette remplie de petits chocolats, Papy, la vingtaine, qui vient du quartier Yolo la commune de Kalamu explique comment il s’en sort : “ Ici, il faut faire très attention pour étaler parce qu'on nous arrête souvent, alors il faut utiliser la brouette; au moindre risque ça nous permet de quitter le lieu”, a lâché le vendeur ambulant communément appelé par “chayeur” à Kinshasa.
Sur la grande avenue, impossible que les voitures passent, car on retrouve toutes sortes de petits commerces qui longent le sol : les habits, boîtes de conserve, accessoires, les insecticides… Et à quelques pas de là, un vendeur de sachets de 17 ans qui vient de la commune de Masina, les deux mains remplies d’emballages, dit qu’il marche partout pour vendre. “ Moi, je marche partout pour bien vendre donc je ne reste pas sur place. Souvent quand les policiers nous tracassent, on ne fait pas autrement que de négocier avec eux moyennant un petit rien”, dit-il.
Plusieurs vendeurs rencontrés le long de cette avenue Luambo Makiadi se plaignent du manque d’espaces pour leurs étalages. Cependant, ils préfèrent vendre là compte tenu du grand nombre de passants.