Répondant à l’appel de la Conférence épiscopale nationale du Congo, CENCO, les chrétiens catholiques des plusieurs diocèses de la RDC notamment ceux de Kinshasa, de Beni, de Mbuji-Mayi et de Kisangani ont marché dimanche 4 décembre pour dénoncer entre autres la guerre dans l’Est du pays menée par la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda et soutenir les forces armées de la RDC (FARDC) engagées au front.
Dans la ville de Kinshasa, ils sont sortis nombreux dans les rues de la ville: hommes, femmes, jeunes et vieux afin de dire non à la balkanisation du pays, dénoncer l’hypocrisie de la communauté internationale face à la crise sécuritaire et aussi bien évidemment, soutenir les FARDC engagées aux fronts.
Entonnant des chants et des prières, ils sont partis de toutes les paroisses de la capitale, marchant à travers les artères de la ville, avant de chuter dans différents endroits, retenus par les organisateurs, selon les doyennés (Regroupement des plusieurs paroisses catholiques).
A l’esplanade du Palais du peuple, Mgr Carlos Ndaka, vicaire général de l’archidiocèse de Kinshasa a fustigé le cycle de guerre dans l’Est du pays depuis 1994 avec l’arrivée des réfugiés rwandais.
Celui-ci a dénoncé l’abandon de la RDC par la communauté internationale face aux différentes crises sécuritaires et humanitaires qui s’en sont suivies, alors que c’est cette communauté qui lui avait pourtant demandé d’ouvrir ses frontières.
Criant non à la Balkanisation de la RDC, cet évêque de Kinshasa a martelé sur le fait que l’intégrité territoriale du pays n’est pas négociable tout en fustigeant le récent appui de l’Union européenne à l’armée rwandaise, alors que celle-ci soutient la rébellion du M23 avant de déplorer les milliers de morts enregistrés dans l’Est de la RDC à la suite des conflits armés.
De leur cóté, les fidèles de Beni ont bravé la pluie en partant de différentes paroisses de la ville pour converger au rond-point Nyamwisi sur le boulevard du 30 juin où le message des évêques de la CENCO a été lu.
Par l'occasion, Mgr Laurent Sondirya, vicaire général et prêtre de la paroisse de Paida, a résumé l’essentiel de ce message des évêques en indiquant que cette marche consistait à soutenir pacifiquement le pays pour qu’il ne soit pas balkanisé, qu’il y ait la paix, que la guerre finisse.
"Nous devons nous solidariser pour que notre pays ne soit balkanisé à notre insu. Et pour qu’il y ait la paix, tous ces motifs de guerre c’est pour essayer de disqualifier notre pays, de le partager sans que nous ne le sachions. C’est pourquoi, les évêques invitent les fidèles et les hommes de bonne volonté à prendre conscience que notre pays est en danger", a-t-il dit.
À Goma dans la province du Nord-Kivu par contre, la marche a été annulée. Selon un communiqué du comité laïc de coordination (CLC), daté du 2 décembre, la décision d’annuler cette marche a été prise après l’évaluation de la situation sécuritaire dans et autour de la ville de Goma. Une décision qui vise également à éviter une éventuelle infiltration.
À Kisangani(Tshopo) devant le cabinet du gouverneur de province où la déclaration de la CENCO a été lue et remise à l’autorité provinciale par le président de la conférence épiscopale du Congo, le vicaire général, Mgr François Mwarabu a énuméré quelques recommandations faites par les princes de l’Eglise afin de faire face à cette guerre d’agression.
«Nous encourageons les efforts diplomatiques comme solutions éventuelles à la tragédie que nous vivons. Cependant, l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale ne sont pas négociables», a soutenu Mgr Mwarabu.
L'archevêque de Kisangani, Mgr Marcel Utembi, a, quant à lui, rappelé les motifs de l’organisation de cette marche:
«C’est en solidarité avec nos frères et sœurs qui souffrent et dans l’esprit patriotique de préserver l’intégrité nationale, la souveraineté nationale que nous avons fait cette marche pour prendre à témoin la communauté nationale et internationale au regard de ce qui se passe au Congo et nous voulons la paix…».
De son côté, la gouverneure de Tshopo, Madeleine Nikomba, a appelé les jeunes volontaires à pouvoir se faire enrôler dans l’armée en vue de servir le pays sous le drapeau.