L'atmosphère était tendu ce mercredi 3 mai dans l'enceinte de l'Université Pédagogique Nationale. Les étudiants, attendant l'arrivée du Président, scandaient des champs traduisant leurs désaccord par rapport à ce qu'ils sont entrain de vivre depuis le mois de janvier 2023.
Dès l'entrée de l'université, nous pouvons constater la détermination des étudiants à faire part au chef de l'État, Félix Tshisekedi, de leur désarrois face à la gestion qu'ils qualifient de chaotiques de toutes les composantes de cette institution.
" Nous allons de grève en grève depuis le mois de janvier. Mes amies, qui évoluent ailleurs, ont tellement avancé au cours et préparent les épreuves de la première session et nous, nous sommes toujours au tout début. Aujourd'hui, nous sommes venues faire part au chef de l'État, nos soucis ", déclare cette jeune étudiante rencontrée à l'entrée de l'université par la rédaction de Lemag.cd .
Avec un peu de recul, l'on décèle que ce qui a fait débordé le vase, ce sont les restrictions sécuritaires imposées avant d'accéder dans l'enceinte de cet établissement.
Le témoignage donné par ce chef de promotion de la faculté des sciences politiques et administratives, qui a préféré garder l'anonymat, vient confirmer notre observation.
" Hier, nous étions en réunion avec la délégation, il a été dit d'introduire des listes de participants à la faculté et le soir, on va publier les listes de ceux qui auront accès à l'université aujourd'hui et curieusement, ce matin, on nous exige autres choses avant d'entrer " dénonce-t-il.
Par ailleurs, du côté de la garde républicaine, un soldat a essayé d'expliquer la foule qu'ils ne font que respecter les ordres des autorités estudiantines.
" Nous avons reçu l'ordre de votre Coordon de ne faire entrer que ceux qui ont le polo et le badge. Donc, c'est vous qui êtes désorganisés et nous, nous ne sommes pas là pour vous apprendre à être ordonné '' , a-t-il expliqué à la foule présente à l'entrée du campus de l'université.
C'est sous cette tension que quelques étudiants courageux et en ordre ont su s'effrayer un chemin pour accéder dans l'université.
Cependant, n'ayant pas un accès facile à l'université, une poignée des étudiants qui a réussi à passer la barrière de la garde républicaine s'est retrouvé face aux professeurs grévistes qui faisaient leurs entrées dans l'espace aménagé pour l'occasion. Du coup, ces professeurs sont accueillis par des champs hostiles en lingala tels que «Toko funda bino lelo epa papa eh » qui veut tout simplement dire « nous allons vous accuser chez le chef. »
Mains levées et doigts pointés vers le corps professoral, nous pouvons entendre de cette foule en colère des chants indexant les professeurs. En effet, ces derniers, depuis un certain moment, se démarquent par l'abandon de cours aux Chefs des travaux et aux assistants. Quant à eux, profitent de la grève pour passer plus de temps à l'étranger.
Déterminés à rencontrer le Chef de l'État afin de lui exprimer son désarroi, cette foule d'étudiants ne s'est pas dispersée malgré le retard accumulé par le président de la République. Retard dû à la participation de ce dernier à la conférence avec les professionnelles de la presse à Fleuve Congo hôtel.
13 h passées le président de la République est enfin là. Il est accueilli par une foule en liesse qui scande des champs dénonçant les ventes des supports, la hausse de frais académiques, la grève persistante depuis plusieurs mois et bien d'autres maux devant le sourire de Félix Tshisekedi.
A l'étonnement des étudiants, le président n'a au finish fait aucune déclaration en réponse à ce que relataient les étudiants.
" Je ne sais pas ce que je suis venue faire ici puisque à la fin rien ne s'est passé et ne s'est dit" a déclaré avec désolation, l'étudiante Nathalie M