Le président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication rejette l’idée de la pratique de la profession du journalisme par tout détenteur d’un mandat politique ou public. Tito Ndombi estime que tous les journalistes, élu députés lors des dernières élections en RDC, ne peuvent plus exercer en tant que journalistes. « Il y a un problème de conflit d’intérêts », soutient-il. Alors que des journalistes récemment élus députés promettent de continuer d’exercer leur métier.
« Quand vous êtes au Parlement, vous êtes dans la politique ; vous êtes un homme politique, vous êtes un militant politique. Est-ce qu’on peut être militant politique et en même temps journaliste ? Non, il y a là un conflit d’intérêts. Et quand il y a un problème d’intérêt, il y a un problème d’éthique qui se pose », explique Tito Ndombi.
D’après le président de l’institution de régulation des médias en RDC, tout journaliste qui se trouve dans pareille situation a l’obligation de prendre congé du journalisme, du moins, durant toute la période de son mandat.
« Dès lors qu’il y a un problème d’intérêt, dès lors qu’il un problème d’éthique et de déontologie qui se pose, le journaliste, je crois, doit se retirer de la profession ».
Evoquant l’ordonnance loi 81/012 du 2 avril 1981 dans son article 17, M0 Ndombi conseille aux journalistes élus députés et aux responsables de l’Union Nationale de la presse du Congo (UNPC) le détachement.
Dans cet article, il est recommandé au journaliste qui veut exercer auprès d’une institution politique, d’une institution publique ou auprès d’une organisation professionnelle, de demander un détachement, c’est-à-dire, arrêter provisoirement son travail de journaliste.
« Quand vous êtes un député, vous exercez un mandat public et on recommande au journaliste dans cette situation de demander un détachement. De même quand on est président ou secrétaire général de l’UNPC, on ne peut plus exercer comme journaliste, on doit se mettre en détachement », soutient Tito Ndombi.
S’il est courant de voir des personnes appartenant à d’autres corps des métiers dont les avocats et les médecins, devenus députés, continuent d’exercer leurs professions, cela n’est pas le cas pour les journalistes. Pour le chef du CSAC la raison est simple :
« On ne peut pas comparer un journaliste à un avocat ou un médecin, parce que les professionnels de médias jouent un rôle important dans ce que je peux appeler le processus de démocratisation. Ils jouent un rôle déterminant dans les processus électoraux. Ce qui n’est pas le cas pour les magistrats, pour les médecins encore moins pour les avocats », juge le président du CSAC.
Le débat est loin d’être clos.