Dolly Makambo, le ministre provincial de l’intérieur de Kinshasa, a interdit l’enregistrement de l’émission radiophonique Le débat prévu mercredi 24 juillet à N’djili. Ce programme de la radio Top Congo FM est tourné depuis quelques temps dans les maisons communales avec les bourgmestres qui rendent comptent de leur gouvernance à leurs administrés. MILRDC, l’Association des médias en ligne congolais, a dénoncé mercredi une entrave à la liberté d’expression.
« L’attitude du ministre provincial de l’Intérieur est non seulement contraire au vison du Chef de l’Etat, mais surtout une atteinte au droit constitutionnel à l’information », a dit dans un communiqué Israël Mutala, président de MILRDC.
Dolly Makambo, lui-même ancien bourgmestre de la commune de la Gombe pendant 10 ans, impose désormais aux bourgmestres une autorisation préalable à l’enregistrement public de l’émission Le Débat. Pour MILRDC, il ne s’agit ni plus ni moins qu’une restriction de la liberté des bourgmestres. L’Association rappelle d’ailleurs que les communes sont administrativement autonomes. « En conditionnant l’enregistrement de ces émissions à son aval, il empêche aux bourgmestres de rendre compte à leurs administrés », décrie Israël Mutala.
Pire, la décision de Dolly Makambo porte atteinte au droit constitutionnel à l’information, estime MILRDC, évoquant l’article 24 de la loi fondamentale congolaise :
« Toute personne a droit à l’information. La liberté de la presse, la liberté d’information et d’émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication sont garanties sous réserve du respect de l’ordre public, des bonnes mœurs et des droits d’autrui. La loi fixe les modalités d’exercice de ces libertés”.
Les journalistes, eux, se voient privés d’accès « à toutes les sources d’information », en violation de la loi n°96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la presse en RDC.