Réuni hier, jeudi 19 décembre 2019 à New York, le conseil de sécurité des Nations Unies a décidé de proroger d’une année le mandat de la Monusco, jusqu’en décembre 2021. Les deux priorités de la Monusco pour ce nouveau mandat sont : « la protection des civils et la stabilisation et le renforcement des institutions de l’État en RDC ». Les mêmes priorités que celle de la résolution 2463, qui expire demain 20 décembre 2019. Il y a quelques semaines pourtant, les populations de Beni, Butembo, Goma et Kinshasa protestaient pour dénoncer « l’inaction et l’inefficacité » de la Mission onusienne en RDC. Les manifestants réclamaient alors le départ de la Monusco.
Le conseil de sécurité l’envisageait déjà le départ de la Monusco depuis 2018. C’est ainsi qu’en adoptant la résolution 2463, le conseil de sécurité avait demandé au secrétaire général d’élaborer « un plan de retrait échelonné ». Au cours du mandat qui s’achève ce 20 décembre, les Nations Unies avaient pour mission de mettre en place une stratégie de sortie en douceur et sans heurts de la Monusco. Ce nouveau mandat abonde également dans le même sens. Le conseil a formulé deux propositions : premièrement, la nécessité de « transférer progressivement les tâches de la Mission au Gouvernement de la RDC », et deuxièmement, la réduction, une fois de plus, des « effectifs militaires et la zone d’opérations de la Monusco, en particulier dans les régions où les groupes armés ne posent plus de réelle menace ».
C’est en respect à cette deuxième proposition que les effectifs militaires de la Monusco vont passer de 16 215 militaires à 14 000 soit une réduction de 2215 hommes. Du côté de la police de la Monusco par contre, les effectifs augmentent. 360 unités supplémentaires seront déployés, en remplacement au personnel militaire.
Dans son discours sur l’état de la nation le vendredi 13 décembre dernier, le Président de la RDC, Félix Tshisekedi avait dit de la Monusco qu’elle a été d’un « précieux apport dans les efforts pour la pacification de la RDC depuis bientôt 20 ans » tout en rappelant qu’elle n’a pas vocation à rester indéfiniment en RDC. Le Chef de l’État congolais avait alors parlé d’un un redéploiement des effectifs, prélude d’un départ concerté, organisé et structuré. Même si le mandat est renouvelé pour une année encore, les violents semblent s’accorder sur l’évidence selon laquelle la Monusco doit préparer son départ progressif de la RDC.