Sur demande du gouvernement congolais dirigé à l'époque par le Président Laurent-Désiré Kabila, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait envoyé en République Démocratique du Congo une mission de maintien de paix qui était composée des soldats de différentes nationalités. Certains de ses militaires envoyés pour pacifier le Nord-Kivu des rebelles ont fini par faire des enfants avec les femmes Congolaises qui ont du mal à être acceptés dans la société kivusienne aujourd'hui.
Avec son teint clair, Chancel, 16 ans, se distingue d'autres élèves de son école. Elle est un de ces enfants congolais nés des Casques bleus de la force de l'ONU présente dans le pays depuis plus de vingt ans.
"J'ai eu une relation en 2006 avec un Uruguayen que j'aimais beaucoup... j'étais enceinte de deux mois quand il a quitté la RDC, sans me dire au revoir", raconte à l'AFP, Faïda la mère de Chancel, 45 ans.
Cette dernière poursuit : "J'avais alors 15 ans et vendais des arachides à côté de la boutique de mon oncle, près du camp militaire "Adi-Kivu". Le soldat lui, m'a fait la cour pendant six mois, m'a a donné un peu d'argent. Je refusais, j'avais peur, mais finalement j'ai cédé. Quand je me suis rendue compte que j'étais enceinte, le Casque bleu Sud-africain avait déjà quitté le Congo et son numéro ne passait plus".
De son côté, Masika a donné naissance à une fille, Catherine, qui a maintenant 14 ans et est scolarisée à Kavumu. Et c'était en échange des promesses de mariage, d'argent ou de petits cadeaux. Comme elle, beaucoup d’autres jeunes femmes étaient des mineurs quand elles avaient eu des rapports avec des casques bleus.
Celle-ci avait déjà six enfants au départ avant d'avoir un enfant avec un Casque bleu Uruguayen. Elle au moins ne se plaint pas. Elle affirme que le père de son enfant paie l'école tout en s'inquietant pour l'avenir de sa fille, qui, au teint clair et aux cheveux lisses, ne s'adapte pas à la vie au village.
Contacté en 2010 par l’AFP, la mission onusienne devenue MONUSCO avait signifié que toutes les allégations d'exploitation et d'abus sexuels visant des Casques bleus seront traitées rapidement. Il s'agit notamment de veiller à ce que les victimes et leurs enfants reçoivent une assistance appropriée.
Selon la mission onusienne, au total en RDC, au moins 158 femmes ont bénéficié depuis, de projets financés par l'ONU et 63 enfants ont reçu "une aide à l'éducation".
Avec AFP