Ce dimanche à Kinshasa, se jouait l’un des plus grands derbies de la capitale. L'As V. Club a battu le FC Renaissance par 2-0 dans un match dominé entièrement par les moscovites. Et il y a eu une folle ambiance avant, pendant et après le match. Depuis sa fondation il y a 5 ans Renaissance veut s'affirmer comme un grand, un géant du football de la capitale aux côtés de V. Club et DCMP. Il a un grand public sur qui compter.
Avant le match, des colonnes des supporters marchant à pied créaient des embouteillages dans les axes routiers qui amènent vers le stade des Martyrs. D’autres arrivaient à moto. "Aujourd'hui nous allons vous massacrer pour démontrer qui sommes-nous réellement", lançaient les renais aux moscovites à qui ces derniers répondaient "Ce n'est pas aujourd'hui que vous battrez V.Club vous avez encore des décennies pour voir notre défaite". Aux alentours du stade les supporters se pressaient à exhiber leurs billets pour entrer, d'autres en achetaient sur place ou négociaient avec les policiers qui leur donnaient accès au stade à bas prix, d'autres encore tentaient une entrée frauduleuse en escaladant les grilles.
Dans le stade l’ambiance électrique qui y règne dans les tribunes. Les vitaclubiens dans l'aile Est et Renaissance à l'ouest dans un stade rempli à trois quarts. Chaque camp entonnait des chants pour chambrer l'autre. L'autre combat se jouait dans la tribune d'honneur avec les membres des comités de deux clubs assis côte-à-côte s'envoyant des piques dans une ambiance plutôt détendue. Le match a commencé à 15h30' comme prévu. Rapidement, Vita va prendre le contrôle du jeu en imposant son rythme. Le Fc Renaissance va tout de même profiter des errements défensifs de Vita pour frapper à trois reprises dans le but adverse, ce qui enflamme le public renais. Mais les moscovites vont rapidement marquer à la 9e minute par Kikassa après un très beau jeu collectif. Le public orange s'est éteint pendant une bonne partie du match. Les supporters vert et noir ont chanté toute la rencontre de manière entrecoupée, trop bruyant et impossible d'écouter le sifflet de l'arbitre. La première mi-temps s'est déroulée sans incidents.
Au retour des vestiaires, Renaissance va reprendre du souffle et va finalement jouer vers l'attaque. Quelques occasions suffiront pour réveiller à nouveau le public orange. Vita est acculé mais reste solide et intraitable défensivement. Ava Dongo et Yannick Bangala montent bien la garde. A l'heure de jeu, une bagarre soudaine se déclenche dans les tribunes entre deux groupuscules de deux camps dû à la provocation d'un stadier du FC Renaissance. Ce dernier est descendu des tribunes pour se rapprocher de la cage de buts gardée par Lukong, le portier de l'As V.Club. Il va rencontrer une opposition d'un des supporters de V. Club descendu des tribunes pour l'en empêcher. Les deux camps se sont affrontés pendant une vingtaine des minutes à coups de poing, jets de pierres et de la chaude pisse embouteillée. La police est intervenue pour ramener le calme alors que la presse était prise pour cible pendant ce moment parce qu'étant installée juste en-dessous du bastion de Renaissance.

Entre temps le jeu se poursuivait sur le terrain. Renaissance menaçait mais ne parvenait pas à égaliser. A la 89e minute, Vita va alourdir le score et limitera jusqu'à la fin du match les ardeurs des attaquants du FC Renaissance.
En sortant du stade l'ambiance était bonne, les supporters de V. Club avec des rameaux chantaient à l'honneur de leur équipe et ceux de Renaissance chambrés rentraient calmement discutant sur les performances de chaque acteur sur le terrain. Une brève altercation entre deux groupes des supporters adverses va s’observer aux croisements des avenues Démocratie et Enseignement. Elle a été rapidement maitrisée par la Police qui avait placé ses véhicules dans des coins stratégiques aux alentours du stade pour éviter tout débordement. Hormis ces deux incidents mineurs, tout s'est déroulé dans le calme et dans une ambiance sportive époustouflante.