Au moins 15 villageois ont été tués dimanche 29 janvier, lors des nouvelles attaques attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF), dans trois localités du territoire d'Irumu en Ituri notamment à Manyala, à Ofay et à Bandibese dans l'Est de la RDC, indiquent des sources locales soit une semaine après une attaque similaire ayant fait au moins 23 morts dans une localité de la province voisine du Nord-Kivu.
Un attentat à la bombe dans une église pentecôtiste du Nord-Kivu, également attribué aux ADF, avait fait au moins 14 morts, le 15 janvier.
Les ADF, rebelles musulmans d'origine ougandaise, sont actifs au Nord-Kivu et en Ituri. Ils sont considérés comme l'un des groupes armés les plus meurtriers de l'Est de la RDC. Le groupe djihadiste Etat islamique les présente comme sa branche en Afrique centrale.
"Il y a eu des attaques simultanées ce dimanche de 04h00 à 05h00 dans 3 villages sur le
tronçon Komanda-Luna (regroupement de villages) en chefferie de Walese Vonkutu", a relaté Dieudonné Malangai, acteur de la société civile de cette chefferie en territoire d'Irumu.
"Au village Manyala, nous avons retrouvé sept corps (...), à Ofay, il y a huit morts dont sept femmes", a-t-il précisé à l'AFP, soulignant que ce bilan était provisoire.
La même source a aussi confirmé qu'aucun civil n'a été tué à Bandibese grâce à la résistance de l'armée régulière.
"Ces rebelles ADF ont aussi attaqué le village Bandibese, mais ils ont trouvé une résistance des militaires qui ont intervenu et donc là, il n'y a eu aucun civil tué", a ajouté D. Malangai.
Et de déplorer : "Nous sommes fatigués de compter le nombre de morts tous les jours".
Pour tenter de stopper les violences, le gouvernement a placé en mai 2021 le Nord-Kivu et l'Ituri en "état de siège", une mesure exceptionnelle qui a remplacé les administrateurs civils par des policiers et militaires. Depuis fin 2021, une opération conjointe entre les armées congolaise et ougandaise cible par ailleurs les ADF en territoire congolais. Mais les violences persistent.
Outre les ADF, des nombreux autres groupes armés écument ces deux provinces, notamment la milice communautaire Codeco en Ituri. Celle-ci est accusée d'avoir tendu vendredi à l'armée congolaise une embuscade qui, selon l'armée, a tué cinq soldats dont deux colonels.
La force de l'ONU en RDC a évoqué de son côté un bilan de 15 militaires tués et une source sécuritaire sous couvert d'anonymat, parle de 17 morts.
Avec AFP