Les écoles et universités, églises, bars et restaurants ont été fermés depuis le 18 mars dernier par le chef de l'Etat Félix Tshisekedi. C'est pour lutter contre la pandémie de coronavirus dont le premier cas avait été déclaré le 10. Un congé forcé pour les enfants. Les uns sont surveillés étroitement par leurs parents et d'autres ont plus de liberté.
Prince est en septième année primaire. Depuis la fermeture des écoles, il a moins de liberté que d'habitude. Le jeune homme de 13 ans habitant la commune de Ngaliema n'a plus accès à ses amis. Il doit combiner entre la répétition de ses leçons et les jeux. "Je me réveille à 5 heures du matin pour suivre le dessin animé car à cette heure-là mes parents dorment et je ne suis pas inquiété. Entre 13 et 15 heures je revois mes notes de cours et le reste de la journée je joue avec mes deux petites sœurs", explique-t-il tout en avouant qu'il ne sort que lorsqu'il doit faire une course pour ses parents dans les environs.
Après avoir pris son petit déjeuner, il sort son ballon et joue seul dans une grande cour en béton. Quelques minutes après sa sœur de 3 ans le rejoint. Il ralentit son rythme car il doit veiller à ce que Christine ne se fasse mal en jouant, Prince est dégoûté en ce moment. Les deux doivent avoir l'oreille attentive aux hurlements de leur cadette qui pleure à chaque fois qu'ils sont absents. Ils arrêtent de jouer dehors pour aller continuer dans la maison avec la petite de 10 mois.
Roland, Michael et Ben n'ont pas la chance d'avoir la grande cour comme Prince et ses sœurs. Ils habitent dans un immeuble de quatre niveaux dans la commune de Kinshasa. Tous les enfants qui habitent le bâtiment se retrouvent souvent au rez-de-chaussée pour jouer à divers jeux. Mais leurs parents trouvent risqué cet attroupement d'enfants pendant cette période de crise sanitaire. Leur mère Bibiche Bilonda est catégorique : "Chacun reste chez soi, on ne sait pas qui est porteur du virus et qui ne l'est pas. D'habitude on les laisse descendre jouer mais pas en ce moment. En contrepartie nous avons ajouté plus de jouets et ils ont un abonnement complet de chaînes câblées", renseigne cette maman d'une quarantaine d'années, employée d'une banque mise au télétravail.
A Selembao certains enfants jouent librement comme si la crise n'existait pas. Sur de grandes avenues comme Birmanie ou Shaba, ils jouent au football ou s'adonnent au jeu de cache-cache. D'autres ont des engins en mains comme de cerceaux ou de pneus usés avec lesquels ils jouent.
Certains parents annoncent qu'ils continueront de garder leurs enfants à la maison pour les protéger du coronavirus. Mais ils espèrent également que cette crise sanitaire ne va s'accentuer pour permettre aux enfants de reprendre l'école et d'aller en vacances.