L’interpellation du conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, François Beya, à l’Agence Nationale des Renseignements, continue de susciter les réactions. L'ONG Justicia ASBL demande au ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya ainsi qu’aux médias officiels de donner la bonne information à la population pour "calmer ce sentiment d’insécurité généralisé aux conséquences incalculables".
Elle demande également à l’administrateur général de l’ANR de garantir à François Beya ainsi qu’à toute personne qui serait interpellée à la suite de cette supposée tentative de coup d’Etat, la jouissance des tous les droits fondamentaux, notamment le droit d’être assisté par un avocat de son choix, celui des visites par des proches et membres de famille ainsi que celui de recevoir un traitement par son médecin.
D’après Me Georges Kapiamba de l’Association congolaise pour l’accès à la justice(ACAJ), qui lui a rendu visite le samedi soir dans les locaux de l’ANR à Kinshasa, l'interpellation de François Beya est liée à une suspicion de participation à des réunions mettant en cause la sécurité de l’État. Sa femme et son médecin sont autorisés à lui rendre visite.
"Ceux qui pensent résoudre les problèmes du Congo par un coup d’Etat se trompent. Le Congo n’est pas la Guinée, ni le Mali. Mobutu disait qu’il n’est pas facile d’être le Zaïre. Comprend qui veut", a pour sa part tweeté Jean-Claude Katende, président de l'association africaine de défense des droits de l'homme (ASADHO).
Abondant dans le même sens, l'homme politique Moïse Moni Della estime que "le coup d’Etat est une rupture brutale du fonctionnement des institutions qu’il ne faut jamais encourager en RDC".
Depuis son interpellation intervenue samedi dernier, François Beya se trouve toujours dans les locaux de l'ANR. Une commission va être constituée pour l'entendre sur des faits qui lui sont officiellement reprochés. Des faits qu'il ignore à ce jour, a-t-il déclaré à Jeune Afrique.