Le Bureau d’études, de recherche et de consulting international (Berci), avec le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, ont publié jeudi 24 mars 2022, un nouveau sondage sur la popularité du Président Félix Tshisekedi en République Démocratique du Congo depuis son arrivée au pouvoir en 2019. Selon ce rapport, moins de 30 % des Congolais affirment désormais avoir une bonne opinion du président de la République.
Le sondage révèle également que la baisse de la cote de popularité du président Tshisekedi n’a, en effet, pas profité à ses potentiels concurrents à la prochaine présidentielle attendue fin 2023.
Cette déception se propage également envers presque toutes les institutions du pays. Près d’un an après son investiture, le gouvernement de Jean-Michel Sama Lukonde a perdu, de son côté, 20 % d’opinions favorables. Concernant l’Assemblée nationale, « le sondage démontre une tendance inquiétante sur la perception du contrôle de l’exécutif par le pouvoir législatif. Plus de 65 % des sondés estiment que le contrôle du gouvernement par les députés nationaux n’est «pas du tout efficace» ou «inexistant». Cette tendance remet en question la capacité de la chambre basse à jouer pleinement son rôle de contrepoids du pouvoir exécutif », souligne Joshua Walker, directeur de programme du GEC.
Même les confessions religieuses ont subi un léger refroidissement de leur soutien dans l’opinion publique. Les partenaires étrangers n’échappent pas non plus à cette tendance. Cette déception pourrait se justifier par la lenteur des réformes.
Seulement 45 % des Congolais interrogés en décembre 2021 estiment que l’état de siège instauré en Ituri et dans le Nord-Kivu est une bonne chose, comparé avec 63 % trois mois avant. Par ailleurs, la lutte contre la corruption, autre leitmotiv du gouvernement, peine à convaincre de son efficacité même si Jules Alingete, inspecteur général des finances – chef de service, est toujours plus populaire que n’importe quel membre de l’exécutif.
« Il est très visible depuis le mandat de Tshisekedi, avec plusieurs sorties médiatiques. Mais beaucoup de Congolais considèrent tout de même que la situation de la gouvernance et de la lutte contre la corruption ne s’est pas améliorée. Les sanctions ont l’air d’être symboliques en lieu et place d’une démarche constante et poussée pour lutter contre la corruption», analyse Fred Bauma, secrétaire exécutif de Ebuteli.
Le nombre de potentiels abstentionnistes pour la présidentielle de 2023 reste aussi inquiétant, seuls 43,6 % des Congolais sondés disent avoir l’intention de voter.