Le président de la RDC Félix Tshisekedi participera le samedi 4 février à une réunion de la Communauté des états d'Afrique de l'est (EAC) à Bujumbura. Une Communauté qui a déployé une force dans l'Est congolais où les rebelles du M23 continuent de gagner du terrain, a-t-on appris ce vendredi 3 février par des sources congolaises.
Il a été convié à cette réunion organisée par le Burundi, qui préside actuellement l'EAC, a indiqué une source diplomatique.
Cette rencontre est convoquée alors qu'une vive tension persiste entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir et de combattre aux côtés du M23 (Mouvement du 23 mars). A l'offensive depuis fin 2021, cette rébellion majoritairement tutsi s'est emparée ces derniers mois de vastes pans de territoire au nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées pour faire taire les armes et apaiser les tensions, en vain jusqu'à présent. Des combats continuent d'opposer les M23 aux forces armées congolaises (FRADC) et à des groupes armés dans le Nord-Kivu, une des régions de l'Est congolais en proie aux violences de groupes armés locaux et étrangers depuis près de 30 ans .
Pour lutter contre ces groupes, l'EAC a créé l'année dernière une force régionale devant comprendre des militaires kényans, ougandais, burundais et sud-soudanais. Un mini-sommet réuni le 23 novembre à Luanda lui a confié la mission de "faire usage de la force" contre les rebelles du M23 s'ils refusaient de se retirer des zones occupées, ce qu'elle n'a pas encore fait.
A la demande de Kinshasa, cette force ne comprend pas de troupes rwandaises, mais quelques officiers rwandais étaient toutefois présents à son quartier général de Goma. Fin janvier, Kinshasa a fait savoir que ces officiers avaient été "enjoints de quitter le sol congolais pour des raisons sécuritaires". Dans une lettre au ministre congolais des Affaires étrangères, le secrétariat général de l'EAC a demandé "une clarification urgente" sur cette décision.
Durant la visite du pape François à Kinshasa, Félix Tshisekedi a réitéré ses accusations contre Kigali. "Outre des groupes armés, des puissances étrangères avides des minerais contenus dans notre sous-sol commettent, avec l'appui direct et lâche de notre voisin le Rwanda, de cruelles atrocités", avait-il déclaré.
Avec AFP