Dans le film "Lumumba" de Raoul Peck, sorti en 2000, on voit une scène où Lumumba, en pleine fuite, fait demi-tour au milieu d’une rivière pour rejoindre sa femme et ses enfants. Une décision qui a depuis nourri des débats : certains y voient un geste d’amour héroïque, tandis que d'autres, plus sarcastiques, le qualifient d’imprudence fatale. Mais comme d’habitude, les jeunes musiciens congolais, peu friands d’histoire mais très inspirés par les légendes urbaines, s’en sont emparés pour faire de l’absurde, voire de l’indélicat, leur marque de fabrique.
Dernier exemple en date ? Petit Fally, le protégé de Fally Ipupa, qui s'est attiré les foudres de la Fondation Lumumba avec sa chanson "Diki Diki". Une plainte a été déposée le 1er octobre auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) par Henock MaluMalu, représentant de la fondation, pour atteinte à la mémoire de Patrice Emery Lumumba.
Pourquoi tout ce remue-ménage ? Eh bien, dans cette chanson sortie le 27 septembre, Petit Fally a le culot de chanter « sentiment ya Diki Diki eboma Lumumba ». Autrement dit, il insinue que l’ancien Premier ministre de la RDC aurait succombé à un "chatouillement" à connotation sexuelle. Oui, vous avez bien lu... Lumumba, ce héros mondialement respecté, réduit à une blague de mauvais goût.
Henock MaluMalu n’a pas caché son indignation : « L’image de notre héros national ne doit pas être utilisée de manière irrespectueuse. Lumumba est une figure emblématique, et son combat politique mérite un respect absolu. »
De son côté, Petit Fally, sans sourciller, a tenté de calmer la tempête. Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, il affirme que ses paroles ne font aucunement référence au leader historique, mais plutôt à son grand-père, curieusement aussi surnommé Lumumba. Tiens donc...
Pendant ce temps, "Diki Diki" continue de faire son chemin sur YouTube, avec déjà plus de 40 000 vues. Comme quoi, en RDC, même la polémique fait grimper les compteurs.
Affaire à suivre, bien entendu !