"Faire de la menstruation un élément normal de la vie d'ici 2030", tel a été le grand thème développé au cours d’une conférence interactive tenue samedi 10 juin à Kinshasa, organisée par U-report, une plateforme sociale développée par l’UNICEF, pour permettre aux jeunes de discuter sur des thématiques de grande importance qui les dérangent.
En effet, une quinzaine des jeunes ont pris part à cet échange tenu dans le siège du Conseil national de la jeunesse (CNJ), situé sur le boulevard Sendwe à Kinshasa.
Deux médecins prestataires sont intervenus au cours de cette conférence : d'une part le docteur Delphin katchelewa et d'autre part le docteur Matuvanga Trésor, chacun a abordé un sous thème bien précis.
Se penchant sur la gestion de l'hygiène menstruelle à l'ère du numérique, le docteur Delphin Katchelewa a expliqué que la menstruation ne doit pas être un sujet tabou ni pour les hommes ni pour les femmes, chacun a sa part de responsabilité dans la sensibilisation sur ce sujet, dans son entourage, en famille etc. pour sortir nos soeurs de l'ignorance ou même les éviter de tomber entre les mains des personnes mal informées.
De plus, "il n'existe pas de relation entre la spiritualité, la tradition et la menstruation car cette dernière est un phénomène naturel", a-t-il fait savoir avant de donner le but de sa thématique :
"Le but poursuivi dans la thématique " la gestion de l'hygiène menstruelle à l'ère du numérique" est celui de faire de la menstruation un sujet normal mais aussi mieux comprendre la menstruation, comprendre la physiologie de la menstruation, savoir utiliser le NTIC pour la gestion de son cycle menstruel, préparer et organiser les nécessaires sur l'hygiène menstruelle ( ne pas être surprise).”
Et de poursuivre : “nous devons savoir que les règles sont différentes de la menstruation car cette dernière est un ensemble physiologique et anatomique càd elle est accompagnée de beaucoup de signe entre autre les boutons, gonflement des seins, écoulement du sang etc.Tandis que les règles sont l'un des signe de la menstruation qui se caractérisent uniquement par l'écoulement du sang. Le cycle menstruel revient de 21 à 35 jours normalement et les règles normales durent entre trois et 8 jours. en dessous de 3 et au-delà de 8 il faut consulter un médecin.”
Toujours dans son intervention, le Dr. Delphin a signalé également un élément important selon lequel Il peut y arriver que les règles sortent avant le jour prévu ou après le jour prévu, ou même s'arrêter brusquement pendant qu'elles avaient débuté mais aussi qu'elles sortent en abondance que d'habitude, tout cela peut être dû aux stresses.
Relation entre les menstruations et les NTIC
Les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) avec l'apport des réseaux sociaux, certaines personnes prodiguent des conseils sur les différentes techniques pour empêcher que les règles sortent en abondance. D'autres disent que les règles sont comparables à une plaie, voire conseillent l'usage de la bétadine, de gingembre ou la prise de telle ou telle autre solution ( mélange). Tous ces conseils ont détruit le corps de beaucoup des femmes et continuent de mettre en danger la vie d'autres femmes surtout celle des jeunes filles qui sont dans l'ignorance, renseigne le docteur Delphin.
Pour ce dernier, il y a un bon côté grâce au NTIC avec des applications qui informent sur le fonctionnement du corps, qui facilitent la compréhension de l'anatomie et de la physiologie du corps de l'utilisatrice, qui permettent de bien compter les jours de menstruation, en alertant lorsque la personne est dans la période de l'ovulation pour être avisée lors des relations sexuelles au risque de grossesses non désirées.
Il a notamment cité : Afya Bora, clue, Glow, Eve etc.
La deuxième thématique a abordé les infections uro-génitales. Il s'agit ici des infections liées à l'urètre et à l'appareil génitale.
Pour sa part, le docteur Trésor Matuvanga indique que beaucoup de cas des stérilités et d'avortement sont dus aux infections uro génital. D'où l’importance d’en parler constitue une véritable sensibilisation pour aider les femmes à éviter les infections uro- génital à répétition
“ Le vagin est un appareil qui produit seul l'acide, pour celle qui ont l'âge de procréation. Mais les femmes ménopausées et celles qui n'ont pas encore l'âge de procréer n'ont pas la capacité de sécréter cet acide.
L'estrogène secrété au niveau des ovaires déclenche des glycogène qui donne de l'énergie aux bacilles pour la production des acides c'est ça le meilleur équilibre”, explique t-il.
Et d’ajouter : “Il arrive également que la flore vaginale est déséquilibrée par exemple lors des règles, l'usage des serviettes hygiéniques non appropriées ou qui n'absorbent pas bien le sang crée une accumulation du sang dans le vagin, cela empêche la production du glycogène et il y aura baisse d'énergie de bacilles qui résident au niveau du vagin par conséquent les bacilles ne seront pas en mesure de produire l'acide. D'où vous allez développer les microbes qui vont créer des infections”.
Après avoir expliqué cet équilibre des choses, le docteur Matuvanga a conseillé aux jeunes filles présentent dans la salle d'éviter les excès d'hygiène vaginale et l'usage des produits cosmétiques, des produits pharmaceutiques sans prescription médicale car le vagin s'auto nettoie. Les rapports sexuels ne provoquent pas les infections uro-génital par contre ils peuvent être à la base des infections sexuellement transmissibles (IST).
Notons également que les infections génitales qui ne sont pas soignées ou mal soignées peuvent monter à la matrice, évoluer aux trompes, aller jusqu'au niveau de l'abdomen et provoquer bien d'autres maladies graves.
Voici les signes des infections causées par les champignons, les germes au niveau de la vulve :
Des pertes blanches sous forme de lait caillé, des démangeaisons, des blessures, des douleurs pendant les rapports sexuels ou pendant qu'on fait le petit besoin, les hémorragies de contact etc.
Les infection uro-génitale se manifestent par des troubles des règles, douleurs pelviennes chroniques, les pertes blanches malodorantes.
Conséquences des infections : la stérilité, l'avortement etc.
Les jeunes dans la salle ont interagi avec les prestataires car le sujet tombait à pic.
Les organisateurs ont par ailleurs demandé à tous de sensibiliser sur ce sujet combien important pour la société.