La République démocratique du Congo a connu une perte humaine dévastatrice, avec la disparition de plus d'une centaine de personnes suite aux inondations causées par de fortes pluies qui se sont abattues sur le territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, le jeudi 4 mai.
Face à cette situation tragique, il est impératif de trouver des solutions durables afin d'éviter de retomber dans le même cycle de catastrophes. Pour cela, la rédaction de Lemag.cd a contacté Patrick Dande, expert environnementaliste, ce mardi 16 mai. Selon lui, les inondations sont l'une des conséquences du changement climatique et pour y remédier, l'État congolais doit investir dans la climatologie, afin de mettre en place un centre d'étude digne de ce nom, capable de prédire avec précision les catastrophes à venir.
"Les inondations que nous connaissons sont causées par les problèmes liés au changement climatique. Nous ne pouvons donc pas aller à l'encontre de ce changement (...). Pour y remédier, le gouvernement congolais doit adopter une politique visant à protéger la population. Cela signifie que des équipes techniques doivent être présentes pour surveiller, alerter et procéder à l'évacuation de ces populations", propose-t-il.
Il souligne également un facteur qui aggrave les pertes en vies humaines lors de ces catastrophes naturelles.
"Les populations se retrouvent très près des cours d'eau (...). Il est donc nécessaire d'évacuer ces populations qui vivent à proximité des cours d'eau, c'est-à-dire les déplacer vers un autre endroit où l'État prendra en charge leur indemnisation, car ce sont des personnes qui vivent là-bas. Il est donc supposé qu'elles sont connues du ministère des Affaires foncières. Si elles ne sont pas reconnues à cet endroit, l'État a le pouvoir de déclarer que cet endroit n'est plus habitable, afin de prévenir les problèmes récurrents chaque année", explique-t-il.
En tant qu'enseignant à l'Université de Kinshasa, au département des Sciences et Gestion de l'Environnement, il est convaincu que le gouvernement devrait adopter cette approche, car lorsqu'il ne fait rien, il en subit toujours les conséquences. En cas de décès, il doit organiser les funérailles, prendre en charge les victimes et faire face à la perte de main-d'œuvre.