L'entreprise Chinoise Huawei, deuxième fabricant mondial des smartphones après le Sud-coréen Samsung a été placée par l'administration Trump sur la liste noire d'organisations à risque. Motif : soupçon d'espionnage à grande échelle du gouvernement chinois jugé très proche de Huawei. Les entreprises américaines sont ainsi interdites d'établir des relations commerciales avec elle.
Les conséquences de cette décision sont nombreuses et touchent à plusieurs domaines distincts. Nous nous intéressons ici principalement à ce qui va changer pour les utilisateurs.
Le plus grand changement est que les prochains appareils qui seront fabriqués par Huawei ne bénéficieront pas du système d’exploitation Android. Ce système est en effet fourni par le géant américain Google. Les services par défaut de Google sur Android ne seront plus accessibles aux utilisateurs de Huawei. Ils se verront ainsi privés de Google Search (Moteur de recherche), Gmail, YouTube, Google maps etc. Autre difficulté, les nouveaux smartphones de Huawei ne pourront plus accéder à Google Play, la principale boutique d'applications mobiles mais aussi le seul moyen pour plusieurs mobinautes de télécharger leurs applications préférées.
L'alternative serait premièrement que Huawei mette en place sa propre boutique d'applications. Ce que le constructeur chinois prépare depuis quelques années déjà. Encore faudrait-il que celle-ci soit aussi bien garnie que celle de Google. Mais il faut préciser que les utilisateurs actuels de smartphones Huawei ne sont pas concernés. Ils continueront à recevoir les mises à jour de sécurité comme d'habitude. Ces restrictions concernent les futurs téléphones du géant Chinois.
Ensuite, et le plus important, est que Huawei développe une version maison d’Android. Oui c’est possible. Android est un logiciel libre. Cela veut dire que quiconque en a les compétences peut le copier et en sortir une nouvelle version indépendamment de Google. Le nouveau système d’exploitation bâti sur les bases du premier sera à priori compatible. Ce qui permettra aux applications de la boutique de Google de tourner aussi sur le système de Huawei. Il restera à convaincre les développeurs de fournir à la boutique de Huawei leurs applications. Ce qui peut ne pas être difficile, Huawei étant en août 2018, le deuxième plus gros vendeur de smartphones au monde derrière Samsung et devant Apple. Un argument suffisant pour convaincre les développeurs à adhérer à sa future boutique.
En définitive, pas de risque immédiat ni à moyen terme pour les possesseurs des téléphones Huawei. Mais si demain vous pensez vous en procurer un nouveau, vous savez à quoi vous en tenir.